L’arrêt temporaire de l’extraction de manganèse à Moanda aura des conséquences sur l’économie gabonaise et sur les travailleurs du secteur.
Cinq jours après l’annonce de la suspension de la production de manganèse à Moanda, les inquiétudes grandissent quant à l’impact de cette décision.
« L’arrêt de la production a déjà eu des répercussions sur le cours de l’action d’Eramet, qui a chuté de près de 17 % […] Au niveau local, les conséquences se feront sentir tout au long de la chaîne de production sur le site de Moanda », observe l’économiste financier Roger Allogho Nkoua.
Le secteur du manganèse représente 6 % du PIB du Gabon et environ 15 % de la production mondiale. Il génère près de 15 000 emplois directs et indirects, notamment des emplois journaliers qui sont les premiers touchés par cette suspension d’activité.
Tous les travailleurs du secteur sont affectés par cet arrêt de la production, explique Roger Allogho Nkoua. Cependant, la durée annoncée de trois semaines limite les conséquences, même si cela peut paraître long pour les travailleurs les plus exposés.
En 2023, les recettes liées au secteur minier ont dépassé les 500 milliards de francs CFA. La Compagnie minière de l’Ogooué (Comilog), filiale du groupe Eramet, justifie cette suspension par la fermeture du marché mondial du manganèse et le ralentissement de la demande chinoise.
Eramet assure qu’aucun emploi ne sera supprimé durant cette période. La suspension de la production est une mesure temporaire face aux fluctuations du marché. Le groupe envisage toutefois de revoir à la baisse ses objectifs de production pour 2024.
Mélissa Brenth Mboro