Le porte-parole du Conseil national pour la sauvegarde de la patrie (CNSP), le colonel Amadou Abdramane a annoncé via un communiqué diffusé samedi 16 mars, la résiliation d’un accord militaire qui autorisait la présence du personnel militaire et civil du département américain de la Défense sur le territoire nigérien.
Peu de temps après avoir pris le pouvoir lors du coup d’État du 26 juillet 2023, le gouvernement de Niamey avait résilié les accords de coopération militaire avec la France, entraînant ainsi le départ des derniers soldats français du Niger fin décembre.
Dans un communiqué diffusé à la télévision nationale, le colonel Amadou Abdramane a souligné que la présence militaire américaine est considérée comme illégale et en violation de toutes les normes constitutionnelles et démocratiques.
Le porte-parole du CNSP a annoncé que le gouvernement nigérien, tenant compte des aspirations et des intérêts de son peuple, a pris la décision responsable de résilier immédiatement l’accord concernant le statut du personnel militaire américain et des employés civils du département américain de la Défense sur le territoire du Niger. D’après les autorités, cet accord qualifié d’injuste a été imposé unilatéralement par les États-Unis à travers une note verbale datée du 06 juillet 2012.
La récente visite d’une délégation américaine dirigée par la secrétaire d’État adjointe aux Affaires africaines, Molly Phee, n’a pas apaisé les tensions. Les autorités estiment que les États-Unis ont manqué de respect au Niger en informant de manière unilatérale de leur arrivée et de la composition de leur délégation. Amadou Abdramane a également dénoncé l’attitude condescendante de la délégation américaine, affirmant ainsi, qu’elle nuisait aux relations entre les deux pays.
Cette décision de mettre fin à l’accord de coopération militaire avec les États-Unis intervient alors que le Niger cherche à rétablir l’ordre constitutionnel et à renforcer ses liens avec ses voisins et d’autres acteurs internationaux. Le CNSP a affirmé son engagement à organiser un retour à l’ordre constitutionnel dans un avenir proche, en suivant un processus de transition supervisé par un dialogue national.
Suite au renversement du président élu Mohamed Bazoum lors du coup d’État, Washington avait décidé de suspendre sa coopération avec le Niger. Parallèlement, le Niger, aux côtés du Burkina Faso et du Mali, a récemment annoncé la création d’une force conjointe pour lutter contre les groupes jihadistes actifs dans la région du Sahel. Ces développements reflètent les efforts du Niger pour prendre en charge sa sécurité et sa gouvernance dans un contexte régional marqué par l’instabilité et les menaces terroristes.
MMP