Jeudi 12 septembre a marqué le début d’une nouvelle ère pour le Gabon avec l’ouverture de l’Assemblée Constituante chargée d’examiner le nouveau projet de Constitution. Les 98 députés et 70 sénateurs de la transition, réunis à Libreville, ont la lourde tâche de débattre et d’amender le texte fondamental qui régira le pays dans les années à venir.
Présidée par Jean-François Ndongou, cette instance appelle les parlementaires à « mesurer l’étendue des espoirs du peuple » et à privilégier « l’intérêt supérieur de la nation » dans leurs travaux. Un défi de taille alors que certaines dispositions du projet suscitent déjà des critiques, notamment sur le renforcement des pouvoirs présidentiels.
Le texte prévoit, en effet, un régime présidentiel renforcé, avec un septennat renouvelable une fois pour le chef de l’État. Les conditions d’éligibilité à la présidence ont été durcies, excluant de facto les personnes nées de parents non gabonais ou n’ayant pas résidé récemment dans le pays.
Face à ces innovations jugées par certains « ouvertement xénophobes », les parlementaires issus de la société civile espèrent avoir une « vraie capacité de réécriture ». Ils disposent de seulement 10 jours pour examiner le projet et proposer des amendements, avant son adoption par référendum prévue d’ici fin 2024.
Un défi de taille, donc pour cette Assemblée Constituante, appelée à jeter les bases d’une nouvelle ère politique au Gabon. Entre promesses de changement et débats passionnés, les prochains jours s’annoncent décisifs pour l’avenir de la nation.
Romarick Zogo