Libreville, la capitale gabonaise accueille depuis ce mercredi 14 mai la 57e édition de la Conférence annuelle du Réseau Habitat et Francophonie (RHF). L’événement, qui réunit une vingtaine de délégations issues de plusieurs pays d’Afrique et d’ailleurs, met l’accent cette année sur les mécanismes de financement du logement accessible à tous.
Ce rassemblement d’experts, d’autorités publiques et de professionnels du secteur immobilier vise à faire un état des lieux du logement social dans l’espace francophone, avec une attention particulière portée à la situation du Gabon et de l’espace africain francophone, où les besoins en habitat sont criants. À l’échelle africaine, on estime à 53 millions le nombre de logements manquants. Une urgence structurelle que les spécialistes entendent combler en activant plusieurs leviers.
Pour le ministre gabonais de l’Habitat, Ludovic Megne Ndong, il est également indispensable de renforcer les synergies entre l’État et le secteur privé. Une collaboration étroite qui pourrait faciliter la mise en œuvre de projets structurants dans le domaine de l’habitat. « Le gouvernement se donne comme axes prioritaires la mise en œuvre de politiques publiques en faveur des populations à revenu modeste. […] Nos regards croisés sur les modèles de financement du logement permettront de partager des bonnes pratiques, de mutualiser les expertises et de bâtir ensemble des réponses adaptées aux réalités de nos territoires », a-t-il déclaré.
Pour Hermann Kamonomono, Directeur général de la Société Nationale Immobilière (SNI) du Gabon et président du RHF, l’une des priorités est de stimuler massivement la production de logements sur le continent. « Pour résoudre la problématique de la crise du logement, il nous faut produire plus. Et pour ça, il nous faut mobiliser plus de ressources. C’est pourquoi, nous nous sommes posés la question de savoir comment booster le financement du logement dans nos pays respectifs », a-t-il indiqué.
De son côté, l’ONU Habitat par l’entremise de Claude Ngomsi son représentant, plaide pour une démarche plus durable et accessible : l’utilisation renforcée des matériaux locaux dans la construction. « L’Afrique figure parmi les régions les moins financées au niveau multilatéral et bilatéral pour le logement. Nos gouvernements doivent donc prendre des engagements et définir un cadre stratégique à long terme qui place les personnes au cœur des priorités plutôt que le profit », a-t-il exprimé.
Une orientation qui permettrait de réduire les coûts tout en favorisant l’économie circulaire et les savoir-faire endogènes. Les travaux de cette conférence internationale se poursuivent jusqu’au 15 mai à Libreville. Ils devraient déboucher sur des recommandations concrètes à même d’impulser un nouveau souffle au logement social et abordable dans les pays francophones.