Sur toute l’étendue du territoire, le constat est quasiment le même: le réseau routier, notamment dans les zones rurales, est très détérioré, et freine l’acheminement des produits agricoles vers les villes. Les trajets s’envolent, et les prix des denrées locales suivent la même tendance, au détriment des consommateurs comme des producteurs.
Dans certaines localités de l’intérieur du pays, les véhicules chargés de produits locaux ont du mal à rallier la capitale. Chaque saison vient avec son lot de tribulations, les pluie transforme les routes en véritables bourbiers, rendant le transport des produits agricoles presque impossible. « Entre Booué et Koumameyong, dès qu’il y a une pluie, les véhicules ont du mal à circuler avec les marchandises à cause du bourbier », a révélé Pulcherie Mevoula, habitante et cultivatrice à Booué.
Les transporteurs, quand, eux, ne sont pas épargnés, ils doivent multiplier les allers-retours dans des garages pour assumer des réparations fréquentes sur leurs véhicules. « Chaque voyage est un combat, l’état des routes de certains tronçons causent des pannes sur nos véhicules », a affirmé Bertin Nzé, automobiliste. Toutes ces tracasseries conduisent à l’augmentation du coût des transports des marchandises, impactant les prix sur les marchés des villes.
Dans le Grand Libreville, les consommateurs constatent déjà la hausse. Le panier de la ménagère prend un coup considérable, un bâton de manioc « Nzebi » coûte 500 francs, la banane plantain n’est pas en reste, dans certaines zones, on vend 4 doigts de bananes à 1000 francs ou encore le piment qui est vendu trois à 200 francs. « Même les produits qui sont produits dans le pays ne sont pas à la portée de toutes les bourses », a souligné Samantha, une cliente du marché de Nzeng-Ayong.
Le gouvernement a entrepris plusieurs programmes de réhabilitation des axes routiers, mais en attendant, la fin de ces travaux, les producteurs ruraux continuent de subir les conséquences d’un réseau routier en ruine, qui freine le développement de l’agriculture locale et alourdit la facture du panier de la ménagère.

