Le 26 août 2023, le Gabon a organisé l’élection présidentielle cumulativement aux législatives et aux locales, qui a vu le candidat du Parti Démocratique Gabonais (PDG) Ali Bongo Ondimba faire face au candidat consensuel de l’opposition, issu de la plateforme, Alternance 2023, le Pr Albert Ondo Ossa. À l’issue de ce scrutin, le Conseil Gabonais des Élections (CGE) a déclaré le président sortant vainqueur avec 64,27 % des voix, contre 30,77 % pour son principal adversaire. Quelques minutes après cette proclamation, plusieurs agents des forces de défense et de sécurité réunis au sein du Comité pour la Transition et la Restauration des Institutions (CTRI) ont décidés « au nom du peuple gabonais » de mettre « fin au régime en place », annulant par la même occasion les résultats de cette élection qu’ils jugent « tronquées » et qui, selon eux, « n’a pas rempli les conditions d’un scrutin transparent, crédible et inclusif ».
À la lumière de ces faits, bon nombre de gabonais s’interrogent sur l’annulation des résultats de cette élection par le CTRI, soulignant que les militaires auraient pu procéder au décompte des voix comme le souhaite le Pr Albert Ondo Ossa, qui assure être le véritable vainqueur de ce scrutin. Une victoire qu’il avait déjà revendiqué le 26 août dernier après son vote, appelant même Ali Bongo Ondimba à reconnaître sa défaite.
Celui qui est désormais le président de la Transition au Gabon, le Général de brigade Brice Clotaire Oligui Nguema a indiqué que, s’il y avait un décompte des voix, le candidat du PDG aurait surement été donné vainqueur, car c’est le CGE, organe habilité à proclamer les résultats des élections qui a assuré le transport des urnes. Conséquemment, personne ne peut garantir l’étanchéité de celles-ci. Un constat qui a incité les nouvelles autorités à renoncer à une telle initiative.
Pour l’acteur de la société civile, ancien candidat aux législatives et désormais quatrième vice-président à l’Assemblée Nationale de la Transition, Geoffroy Foumboula Libeka, « les militaires n’ont pas à remettre le pouvoir à Ondo Ossa », car « ils ne le reconnaissent pas comme président, ils ne sont pas le Centre Gabonais des Élections (CGE). Le CGE a reconnu Ali Bongo Ondimba comme président (…) Eux ils ont fait un coup d’État militaire pour enlever Ali Bongo qui a été reconnu président, pas Ondo Ossa ».