Après une période d’accalmie, les prix des denrées alimentaires repartent à la hausse sur les marchés mondiaux, atteignant leur plus haut niveau en 18 mois.
Cette tendance inquiétante, confirmée par le dernier rapport de l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), impacte particulièrement le continent africain, déjà confronté à des défis économiques et sociaux majeurs.
L’indice FAO des prix des produits alimentaires a enregistré une augmentation de 2 % en octobre, atteignant 127,4 points contre 124,9 points en septembre. Il s’agit du niveau le plus élevé depuis avril 2023. Cette hausse généralisée concerne la plupart des produits alimentaires échangés à l’échelle mondiale, à l’exception de la viande.
Plusieurs facteurs expliquent cette flambée des prix. En effet, l’indice des huiles végétales a connu la plus forte hausse mensuelle (+7,3 %), atteignant un niveau inédit depuis deux ans. Cette augmentation est attribuée à la baisse prévue des récoltes d’huile de palme en Asie du Sud-Est (Indonésie et Malaisie), ainsi que des récoltes de tournesol et de colza.
Les prix des produits laitiers ont également progressé (+1,9 %), soutenus par une forte demande de beurre et de fromage, conjuguée à une réduction de l’offre de lait en Europe. L’indice du sucre a augmenté de 2,6 %, en raison des perspectives de production en baisse au Brésil, où une sécheresse persistante affecte les rendements de la canne à sucre.
Les céréales n’ont pas été épargnées par cette tendance haussière (+0,9 %), impactées par des conditions climatiques difficiles en Russie, aux États-Unis et dans l’Union européenne.
Malgré cette situation préoccupante, la FAO prévoit une production mondiale de céréales globalement stable, avec une légère baisse de 0,4 % par rapport à l’année précédente, atteignant 2,85 milliards de tonnes. La production de maïs devrait baisser de 1,7 % à 1,2 milliard de tonnes, tandis que celle de riz et de blé devrait augmenter pour atteindre respectivement 538,9 millions de tonnes et 791 millions de tonnes.
Les stocks mondiaux de céréales devraient atteindre 889 millions de tonnes, tandis que les exportations globales devraient diminuer de 3,9 % pour s’établir à 485 millions de tonnes.
Cette nouvelle flambée des prix alimentaires mondiaux risque d’aggraver la situation de l’insécurité alimentaire en Afrique, où des millions de personnes sont déjà confrontées à la faim et à la malnutrition. Il est crucial que la communauté internationale prennent des mesures urgentes pour atténuer l’impact de cette crise sur les populations les plus vulnérables.