L’Afrique aspire depuis des décennies à une représentation permanente au Conseil de sécurité des Nations Unies. Les États-Unis ont récemment exprimé leur soutien à cette idée, mais sans accorder le droit de veto aux futurs membres africains. Lors de son discours jeudi 26 septembre à New York, le président de la transition au Gabon, Brice Clotaire Oligui Nguema a affirmé que ce droit devrait être accordé à tous les membres permanents du Conseil.
Après avoir salué l’initiative des Nations Unies en faveur de l’admission de deux États africains comme membres permanents, le chef de l’État gabonais a souligné les défis auxquels l’Afrique est confrontée au sein du Conseil de sécurité.
« Je tiens également à me réjouir de l’annonce officielle par les États-Unis d’Amérique de leur soutien à l’admission de deux États africains comme membres permanents du Conseil de sécurité. Cependant, l’Afrique attend une adhésion plus large des autres membres permanents du Conseil de sécurité à cette initiative. L’accès au droit de veto des membres africains serait également une juste reconnaissance pour notre continent », a déclaré Brice Clotaire Oligui Nguema.
Ce discours interpelle, car l’Afrique, malgré ses 54 États et plus d’un milliard d’habitants, reste exclue du cercle fermé des membres permanents du Conseil de sécurité. Le continent réclame une institution plus inclusive et représentative, capable de répondre aux défis auxquels il est confronté.
Le statut de membre permanent, dont bénéficient actuellement cinq pays, confère le droit de veto sur toute décision. Ce pouvoir, source de nombreux blocages, peut avoir des conséquences dramatiques pour l’Afrique, même si le Conseil de sécurité est l’organe le plus puissant au monde, où se joue l’équilibre international.
Pour l’Afrique, obtenir deux sièges permanents sans droit de veto serait perçu comme une concession insuffisante, voire une humiliation.
Yvette Moussounda