Libreville est aujourd’hui confrontée à une crise majeure d’insalubrité. Certaines voies de la capitale gabonaise, autrefois attrayantes, sont désormais envahies par des ordures ménagères et des déchets. Cette dégradation de l’environnement urbain suscite des interrogations sur les causes profondes de cette situation, oscillant entre le manque de civisme de certains habitants et les lacunes dans la gestion des déchets.
Dans plusieurs quartiers de Libreville, le constat est alarmant : les comportements inciviques des populations continuent de contribuer à l’insalubrité grandissante. Malgré la présence de panneaux interdisant le dépôt sauvage d’ordures, il est courant de voir des déchets abandonnés au bord des routes ou dans des espaces publics. Ces actes, souvent posés sans la moindre considération pour l’environnement, témoignent d’une véritable crise de civisme.
Le non-respect des heures de dépôt des déchets ménagers est également un problème récurrent. Ces sacs d’ordures, déposés à des moments inappropriés, s’accumulent et finissent par attirer des nuisibles ou obstruer les voies de circulation. À cela s’ajoute une pratique tout aussi préjudiciable : le déversement des eaux usées sur la chaussée. Ce phénomène, au-delà de l’impact visuel désastreux, représente une menace pour la santé publique en favorisant la prolifération de maladies.
Un autre aspect préoccupant est l’occupation anarchique des espaces publics, souvent utilisés comme lieux de dépôts sauvages, garages de fortune ou d’activités informelles. Ces actions, posées quotidiennement, nuisent non seulement à l’esthétique de la ville, mais aussi à la qualité de vie des habitants.
L’application de sanctions dissuasives
Pour remédier à cette situation, il est urgent de renforcer la sensibilisation sur les impacts de ces comportements tout en mettant en place des mesures dissuasives. La lutte contre l’insalubrité à Libreville ne pourra réussir qu’avec un effort collectif impliquant aussi bien les populations que les autorités municipales. Adopter des pratiques responsables aujourd’hui, c’est garantir un environnement sain pour demain.
Une meilleure vulgarisation du schéma directeur de collecte des ordures
La nouvelle approche de gestion des déchets, centrée sur une collecte de proximité, a été mise en œuvre sur directive du chef de l’État, Brice Clotaire Oligui Nguema et est devenue opérationnelle depuis le lundi 2 septembre 2024 dans le 6ᵉ arrondissement de Libreville. Ce dispositif, qui repose sur la suppression des bacs à ordures au profit d’un ramassage direct assuré par la société Clean Africa, vise à renforcer la propreté urbaine.
Cependant, malgré cette réforme, de nombreux résidents continuent de déposer leurs déchets dans les rues et carrefours, rendant les efforts des autorités moins efficaces. Il est donc essentiel que Clean Africa intensifie ses actions de sensibilisation, notamment en expliquant quotidiennement le fonctionnement du nouveau système dans les quartiers aux voies bétonnées, afin de garantir une meilleure adhésion de la population.
La réticence des habitants à adopter ce nouveau système de gestion des déchets souligne un enjeu plus profond : la nécessité d’une sensibilisation accrue sur l’importance de ce mode de collecte. Malgré les efforts des autorités pour renforcer la communication autour de cette initiative, les comportements ancrés semblent difficiles à changer.
Pourtant, la réussite de cette stratégie de lutte contre l’insalubrité repose largement sur la participation active des citoyens. Le défi actuel consiste donc à encourager les habitants à modifier leurs habitudes et à s’approprier ce nouveau dispositif dans les arrondissements où il est déjà opérationnel.