Au Togo, une nouvelle constitution très contestée par le peuple, l’Église catholique et les évêques a été adoptée dans la nuit du 25 mars.
Des députés du parti au pouvoir ont adopté, lors d’une séance tenue lundi 25 mars, une nouvelle constitution qui transforme le régime présidentiel en régime parlementaire. Le peuple togolais ne pourrait plus choisir son Président de la République, ce droit revient au parlement qui l’élit sans débat lors d’une réunion du Parlement en congrès, pour un mandat unique de six ans.
Auparavant, le Président était élu au suffrage direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Cette décision a été entérinée par la majorité : 89 voix pour, une voix contre et une abstention. L’Église catholique et les évêques exhortent le chef de l’Etat à ne pas promulguer cette loi.
En plus du changement de régime, cette nouvelle constitution apporte la création d’un poste de Président du Conseil des ministres, une autorité étendue sur la gestion gouvernementale pour un mandat de six ans également. Selon Tchitchao Tchalim, président de la commission des lois constitutionnelles, de la législation et de l’administration générale à l’Assemblée nationale, ce changement signifie un transfert de pouvoirs du chef de l’État au président du Conseil des ministres, qui deviendra le représentant de la République togolaise à l’étranger et dirigera effectivement le pays dans sa gestion quotidienne.
Cette nouvelle constitution pas encore promulguée annonce l’entrée du Togo dans sa cinquième République, le dernier grand changement constitutionnel remontant à 1992. Elle survient à moins d’un mois des élections législatives prévues le 20 avril, qui seront couplées aux élections régionales.
En 2019, les députés avaient déjà amendé la Constitution pour restreindre les mandats présidentiels. C’est cette mesure qui a permis de remettre les compteurs à zéro pour le président Faure Gnassingbé, au pouvoir depuis 2005, succédant ainsi à son père, Eyadéma Gnassingbé, qui a dirigé le pays pendant près de 38 ans.
Cette nouvelle constitution a été initiée par un groupe de députés issus de l’Union pour la République (UNIR).
MMP