Malgré les réticences de Londres, les dirigeants du Commonwealth réclament l’ouverture d’un dialogue sur les réparations pour l’esclavage.
Les chefs d’État et de gouvernement du Commonwealth ont convenu d’entamer un dialogue sur les réparations liées à la traite négrière transatlantique, malgré le refus du Royaume-Uni d’aborder ce sujet lors du sommet qui s’est tenu à Samoa.
Un document signé par 56 chefs d’État et de gouvernement, dont le Premier ministre britannique Sir Keir Starmer, reconnaît les appels à ouvrir des discussions sur la justice réparatrice en réponse à ce qu’ils ont qualifié d’« abominable traite transatlantique des esclaves ». La déclaration invite à une conversation « sérieuse, sincère et respectueuse », selon ses termes.
Sir Keir Starmer a précisé qu’aucune discussion financière n’avait eu lieu durant le sommet et que le Royaume-Uni avait clairement affirmé sa position : il ne paierait pas de réparations. Cependant, les dirigeants du Commonwealth insistent de plus en plus pour que le Royaume-Uni présente des excuses officielles et verse des réparations pour son rôle historique dans la traite des esclaves.
Les réparations en faveur des victimes de ce fléau peuvent prendre différentes formes, qu’elles soient financières ou symboliques. En amont du sommet, Downing Street avait déjà annoncé que la question des réparations ne figurerait pas à l’ordre du jour.
Lors d’une conférence de presse tenue samedi, le Premier ministre britannique a qualifié les échanges de « positifs » à Samoa, tout en minimisant l’importance de la question des réparations. « Le thème dominant de ces deux jours a été la résilience et le climat », a-t-il déclaré, ajoutant que la section de la déclaration commune sur les réparations ne représente « qu’un paragraphe sur une vingtaine », et que « aucune discussion n’a porté sur l’argent ».
La semaine dernière, la chancelière Rachel Reeves avait déclaré à la BBC que le Royaume-Uni ne paierait pas de réparations pour l’esclavage. Toutefois, le Premier ministre a laissé entrevoir la possibilité de futures discussions sur une forme de justice réparatrice, indiquant que le forum Royaume-Uni-Caraïbes pourrait offrir une nouvelle occasion d’examiner cette question.
John Fitzgerald Nzue