Face aux coupures d’électricité récurrentes qui frappent le Gabon, la question de l’autonomie énergétique revient avec insistance.
Alors que des voix s’élèvent pour plaider en faveur de l’arrivée d’une nouvelle compagnie concurrente à la Société d’Énergie et d’Eau du Gabon (SEEG), d’autres se demandent s’il ne serait pas plus judicieux de trouver des alternatives pour garantir une stabilité énergétique durable.
La SEEG, un acteur central, mais fragile
L’approvisionnement en électricité du Gabon repose en grande partie sur la SEEG. Or, les coupures intempestives et les difficultés rencontrées par la société mettent en lumière ses fragilités et ses insuffisances. L’État gabonais pourrait-il envisager une indépendance vis-à-vis de la SEEG ?
Une ouverture du marché serait-elle envisageable ?
Selon un ancien ministre de l’Énergie, Patrick Eyogo Edzang, l’autonomie énergétique du Gabon est une option parfaitement envisageable. « Le secteur de l’eau et de l’énergie au Gabon est structuré de manière claire : il y a les producteurs, le transporteur, le distributeur et le commercialisateur. Ce qui signifie que la SEEG assume les quatre rôles à la fois, ce qui n’est pas optimal », a-t-il expliqué.
M. Eyogo Edzang a tenu à rappeler que la SEEG n’est pas la seule entité à produire de l’électricité : « Vous avez par exemple la Société de patrimoine qui assure près de la moitié des besoins énergétiques du pays. »
L’ancien ministre estime que l’État pourrait se passer de la SEEG à condition d’attirer des investisseurs pour produire de l’énergie. « Il faut encourager la concurrence, libéraliser le secteur pour que d’autres acteurs puissent entrer sur le marché », a-t-il insisté.
Investissement, entretien et assainissement : les clés de la réussite
Pour pallier les difficultés actuelles, l’option d’une autonomie énergétique mérite d’être sérieusement envisagée et de nombreuses solutions pourraient être mises en œuvre. Selon Patrick Eyogo Edzang, trois piliers sont essentiels : l’investissement, l’entretien et l’assainissement.
Il a rappelé que l’État gabonais n’a pas suffisamment investi dans le secteur énergétique pendant 20 ans et que l’entretien des infrastructures demeure un problème majeur dans le pays. « Il faut une volonté politique forte pour relancer les investissements et mettre en place une politique de maintenance rigoureuse », a-t-il souligné.
Vers une transition énergétique ?
Alors que le besoin en énergie ne cesse d’augmenter, l’autonomie énergétique apparaît comme une piste prometteuse pour le Gabon. Reste à savoir si les autorités prendront les mesures nécessaires pour effectuer cette transition dans les années à venir.