Le 1er avril 2024, la décision du président de la transition, Brice Clotaire Oligui Nguema de gracier 1000 détenus prenait effet. Suite à cette libération massive de prisonniers à travers le Gabon, nombreux sont ceux qui s’interrogent sur les préalables avant la remise en liberté d’un détenu, compte tenu de l’insécurité qui prévaut dans certains quartiers du Grand Libreville.
Les préalables de libération d’un détenu se font en plusieurs phases. Au Gabon, lors de la libération de 1000 détenus sur l’ensemble du territoire national, comme annoncé par le chef de l’État, des travaux de commissions ont été organisés durant trois jours, du jeudi 21 au samedi 23 mars 2024.
Parmi les participants à ces assises, la direction générale des affaires pénales du ministre de la Justice, le parquet général près la cour d’appel judiciaire de Libreville, le parquet de la République près le tribunal de première instance, le commandement en chef de la sécurité pénitentiaire, l’inspecteur général de la sécurité pénitentiaire, et la direction de la prison centrale de Libreville. Dans les provinces, des commissions ont également eu lieu.
Toutes ces parties prenantes ont été chargées de passer au peigne fin, les dossiers des détenus potentiellement bénéficiaires de la grâce présidentielle. À cet effet, une liste est établie présentant au président de la République, le choix définitif émanant des études afin de statuer sur les graciés.
Cependant, pour bénéficier d’une grâce présidentielle au Gabon, plusieurs critères sont pris en compte, notamment la bonne conduite, le fait d’avoir été condamné, d’être un détenu préventif et de n’avoir jamais été jugé. Toutefois, cette grâce n’est pas accessible à tous les détenus, en particulier ceux condamnés pour certaines infractions. Il s’agit des individus condamnés pour des délits tels que l’homicide involontaire, le détournement de fonds publics, l’association de malfaiteurs, le vol à main armée, le vol avec violence, la contrefaçon, l’empoisonnement, le viol, l’incendie volontaire, l’évasion et la complicité d’évasion, l’importation et le trafic d’enfants, ainsi que le trafic d’ivoire.
La loi condamne les ex-détenus pris en cas de récidive d’une double peine. Par exemple, en cas de vol, la loi condamne jusqu’à trois ans et en cas de récidive, jusqu’à six ans.
Nelly Ngonde