Le Gabon est sur le point de contracter un emprunt obligataire d’une valeur de 338 milliards de francs CFA, le neuvième en 17 ans. Un emprunt qu’il fera par appel public à l’épargne à la Communauté économique et monétaire des États de l’Afrique centrale (CEMAC).
Alors que le soutien des institutions financières se faisait rare depuis le “coup de libération” du 30 août 2023, le Gabon est sur le point d’obtenir des fonds importants de la CEMAC à travers un emprunt obligataire par appel public à l’épargne, d’une valeur de 338 milliards de FCFA. Il s’agit d’un prêt, ouvert à un ensemble d’acteurs, notamment les banques, les personnes physiques, morales et investisseurs privés. Ainsi, afin d’édifier le grand public sur le concept de l’emprunt obligataire, Gabon 24 s’est rapproché du Dr Marius Fotso, économiste et enseignant chercheur à l’Université Omar Bongo (UOB) de Libreville.
Selon l’économiste, “l’emprunt obligataire rentre dans la stratégie du mode de financement de l’Etat. Il peut se faire soit sur la base d’un financement interne, à travers des prélèvements, et externe, par le canal des institutions financières tels que le Fonds Monétaire International (FMI) ou les marchés financiers.” Soulignons que c’est un engagement qui est pris par un bénéficiaire sur un marché financier dans le but de répondre à des besoins en investissement.
Pour ce type de financement, étant donné que c’est l’Etat qui emprunte, les secteurs prioritaires sont définis par les investissements prévus par le budget. Les besoins en infrastructures routiers, l’éducation, la santé et l’accès à l’eau potable restent donc primordiaux.
Outre les avantages que l’emprunt obligataire présente, plusieurs risques peuvent en découler, “c’est le cas du risque du taux d’intérêt et de crédit, c’est-à-dire l’incapacité pour le bénéficiaire de rembourser son emprunt,” explique le Dr Marius Fotso. Il y a également le risque lié au taux de change. La monnaie empruntée dans une devise étrangère, entraînera des répercussions à toute fluctuation, sur le remboursement.
L’Etat devra donc tenir son engagement et respecter les échéances de remboursement pour que cet emprunt participe au développement du pays.
Frey Demba