Le choix porté sur le Gabon pour l’organisation du One Forest Summit est le résultat de 50 ans de leadership sur les questions d’environnement et développement durable, avec un taux de déforestation à moins de 0,1 %.
En 1973, en créant pour la première fois, un « ministère de l’environnement », le feu président Omar Bongo Ondimba posait les bases de ce qui fera du Gabon un acteur majeur dans la protection des forêts. Par la suite, le Chef de l’État fait adopter le premier code de l’environnement en 1993 et le grand chantier du Code Forestier lancé puis adopté en 2001.
Un an plus tard, en 2002, le Président de la République annonce au sommet sur le développement Durable de Rio, la création de 13 parcs nationaux, qui occupe 11 % du territoire national.
En 2009, le président de la République Ali Bongo Ondimba, nouvellement élu, emboîte le pas à son prédécesseur et interdit formellement « l’exportation des grumes, transformant ainsi la philosophie du secteur forestier d’un secteur de l’exportation de la matière première à un secteur de transformation locale ». Une initiative qui assure à ce secteur un devenir créateur de richesse, avec une augmentation de 400 % sur l’économie forestière, et garantit l’exploitation durable de la ressource. Aussi, pour veiller à l’application de cette mesure, le gouvernement par le truchement de l’Agence d’Exécution des Activités de la Filière Forêt-Bois (AEAFFB) a développé le Système de Traçabilité « MINEF ».
« La mise de plantation sous ombrage » est une des nouvelles techniques agroforestières annoncée par le ministre de l’agriculture, @EllahMve
Grâce à cette technique, au moins 30% des arbres 🌳 ne seront pas abattus. pic.twitter.com/yuOoTPiNaF
— Ministère des Eaux et Forêts (@ForetmerGOUVGA) March 2, 2023
Cette même année, au sortir de la conférence de Copenhague, le Chef de l’État crée le Conseil National Climat qui élabore le Plan National Climat. Toujours dans l’optique de préserver la biodiversité gabonaise, Ali Bongo Ondimba créé en 2014, l’Agence Gabonaise d’Études et d’Observations Spatiales (AGEOS). Une entité qui a pour objectif de « mieux surveiller la dynamique spatiale de notre couverture forestière ». Avec la création d’une Commission Nationale d’Affectation des Terres en 2017, le Gabon entend optimiser au mieux l’utilisation des ressources naturelles.
Le 23 juin 2021, le Gabon est devenu le premier pays à être rétribué à hauteur de 17 millions de dollars par la Norvège, soit plus de 9 milliards de francs CFA, en récompense aux 3,4 millions de tonnes de CO2 séquestrées en 2016 et 2017 ainsi que pour d’autres mesures de lutte contre la déforestation. Cette rétribution entre dans le cadre de l’accord historique signé avec l’Initiative pour la forêt d’Afrique Centrale (CAFI) en 2019. Un organisme lancé en 2015 par l’ONU, qui réunit plusieurs pays industrialisés et dont la Norvège est le principal bailleur.
La 1ère journée du One Forest Summit se poursuit et les crédits carbone sont au centre de la discussion concernant les sources de financements innovants. #OFSGabon @HansBrattskar pic.twitter.com/dQa7qTlrD5
— Ministère des Eaux et Forêts (@ForetmerGOUVGA) March 1, 2023
L’accord signé entre le Gabon et la Norvège stipule que ce dernier versera 10 dollars « pour chaque tonne de carbone non émise, par rapport à la moyenne récente des émissions du pays (2005-2014) ». À terme, le Gabon pourrait toucher la bagatelle somme de 150 millions de dollars si le pays continue sur sa lancée. En outre, en acceptant de payer 10 dollars la tonne, la Norvège poussera le prix mondial du carbone à la hausse.
Deuxième poumon de la planète après l’Amazonie, les forêts gabonaises « absorbent un total de 140 millions de tonnes de CO2 chaque année, ce qui équivaut au retrait de 30 millions de voitures de la circulation dans le monde ».
En 2022, le pays a promulgué une Loi sur les Changements Climatiques et a validé la création de 187 millions de tonnes de crédits REDD+ avec la CCNUCC (Convention Cadre des Nations Unies sur les Changements Climatiques) pour la période 2010-2018. Pendant cette période, le Gabon a absorbé 1,05 milliard de tonnes de CO2 de l’atmosphère.
La forêt gabonaise en chiffres
Avec 13 parcs nationaux couvrant 11 % du territoire terrestre et 9 sites protégés RAMSAR, dans le cadre de la convention internationale sur les zones humides, le Gabon possède une des forêts les plus luxuriantes du monde, avec une couverture de 88 % du territoire, soit 23,7 millions d’hectares. Elle compte diverses espèces d’animaux et de végétaux, dont plus de 190 espèces de mammifères, 600 espèces d’oiseaux, 70 espèces de reptiles, 100 espèces d’amphibiens, 95 000 éléphants (2/3 des éléphants de forêt de l’Afrique) et 30 000 gorilles.
Nonobstant toutes ces espèces susmentionnées, la flore n’est pas en reste avec 6000 à 10 000 espèces de plantes, 500 espèces d’arbre exploitable, dont seuls 60 exploités.
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