Depuis le mardi 6 février à Mamoudzou, capitale de Mayotte, des manifestations se sont organisées pour dénoncer un système judiciaire jugé laxiste avec “les délinquants.” Ces manifestations ont conduit à des affrontements entre les protestataires et les forces de l’ordre qui ont tenté de bloquer l’accès au tribunal judiciaire. Face à ces débordements, les gendarmes ont été contraints de recourir à l’usage de bombes lacrymogènes pour disperser la foule.
Plus d’un millier de personnes se sont rassemblées mardi aux abords du tribunal de Mamoudzou pour s’indigner contre ce qu’elles considèrent comme un manque de sévérité dans la punition des criminels à Mayotte. Les tensions ont débuté il y a deux semaines lorsque les habitants de cette région insulaire de France ont érigé des barrages routiers, perturbant ainsi la circulation, ainsi que les activités économiques d’un des départements les plus pauvres de France.
Des tentatives de dialogues ont été initiées par les collectifs et les élus du conseil départemental afin de trouver des solutions à cette crise. Toutefois les manifestants ont initialement refusé de participer aux réunions, doutant des “véritables intentions des élus”. Après plusieurs sollicitations, une rencontre a finalement eu lieu.
« Il était important d’asseoir à la même table que le procureur et les forces vives, car la population a le sentiment que la justice ne va pas assez vite avec les délinquants », a déclaré Ben Issa Ousseni, le président du conseil départemental, à l’issue de la rencontre. Il a ajouté que le procureur a apporté plusieurs propositions pour répondre de manière concrète à la situation.