L’autosuffisance alimentaire semble être une notion utopique pour les gabonais. Pourtant, plusieurs stratégies avaient été élaborées par les anciennes autorités du pays. Il y a deux ans, l’État avait annoncé la mise en place de cinq Zones agricoles à fortes productivités (ZAP) destinées à garantir la sécurité alimentaire du pays.
Intégrées dans le Plan stratégique Gabon émergent (PSGE), ces ZAP ont été officiellement annoncées en 2022. L’objectif était d’atteindre l’autosuffisance alimentaire à moyen terme grâce à ce projet d’envergure. Cependant, deux ans plus tard, les résultats peinent à être visibles. Selon les coopératives agricoles et le ministère gabonais de l’Agriculture, plusieurs obstacles freinent la réalisation de ce plan.
« Avant d’évoquer l’autosuffisance alimentaire, il convient de considérer les problèmes rencontrés par les coopératives agricoles. On exige une fiche circuit des agriculteurs, ce qui pose plusieurs problèmes. Or, avec l’agrément des coopératives, cette fiche n’est plus nécessaire pour les gabonais. En ce qui concerne les ZAP, nous ne disposons d’aucune information sur l’état d’avancement du projet », a expliqué Amélia Garcia Medza Mba, présidente nationale des coopératives agricoles du Gabon.
Selon le ministère de l’Agriculture, « la procédure pour acquérir une terre dans les ZAP a été simplifiée pour tous les gabonais ». Concernant la fiche circuit, le ministère rappelle qu’elle est nécessaire pour qu’une entreprise soit prise « au sérieux », y compris pour les coopératives agricoles.
« Le ministère de l’Agriculture n’a jamais reçu de budget de financement pour ce projet, pourtant bien pensé. Cette année, grâce à un effort du gouvernement de la transition, nous avons reçu un budget permettant d’ouvrir au minimum les pistes agricoles », souligne Jean Mezui, coordinateur des ZAP.
Les membres du ministère gabonais de l’Agriculture restent optimistes et estiment que le pays pourrait atteindre l’autosuffisance alimentaire si les fonds nécessaires sont alloués.
Depuis l’arrivée au pouvoir du Comité pour la transition et la restauration des institutions (CTRI), plusieurs plans pour relancer le projet des ZAP ont été envisagés afin d’assurer une sécurité alimentaire au Gabon.
Frey Demba