Ouvert mardi 2 avril à Libreville, au Gabon, le dialogue national qui, à terme, permettra la réforme des institutions, est un événement qui place l’intérêt du Gabon au centre des décisions, comme voulu par ses pères fondateurs qui prônaient le « Gabon d’abord ». Cette grande-messe sera ainsi axée sur le patriotisme. Un mot qui est souvent associé à un autre : le nationalisme.
Dans un contexte de crises politiques, l’État et le citoyen émettent le souhait de préserver des valeurs de fondement de la nation et de son unité. Dans ce sens, le patriotisme se définit donc comme le sentiment de fierté, de dévotion et d’attachement à une patrie. Ces sentiments peuvent être liés à de multiples facteurs tels que la race, l’origine ethnique, la culture, les croyances religieuses ou l’histoire du pays.
Sur le plan historique, le patriotisme est né environ 2 000 ans avant la montée du nationalisme au XIXe siècle. L’Antiquité grecque et romaine sont à l’origine de cette philosophie politique qui conçoit la fidélité à la « patria », pouvoir qu’exerce l’homme, le chef de famille, sur ses enfants, comme la fidélité à une conception politique de la république.
Cette notion est aussi associée à l’amour du droit, à la liberté commune, et au devoir de se comporter avec justice envers sa nation. De ce fait, le patriotisme est considéré comme une idée directrice et un enjeu important pour le pays.
Le nationalisme, en revanche, est basé sur la conviction d’appartenance à un pays supérieur aux autres et renvoie à la méfiance ou à la rivalité entre nations.
Bien qu’ils se rapportent tous deux au sentiment d’amour que les individus ressentent pour leur pays, les valeurs sur lesquelles ces sentiments sont basés sont très différentes. Ainsi, les mots patriotisme et nationalisme ont longtemps été considérés comme des synonymes et ont pris, au fil du temps, des connotations assez similaires, pour certains.
Le patriote embrasse des valeurs comme la liberté, la justice et l’égalité. Il croit fermement en un système de gouvernance où les habitants d’une nation travaillent de concert pour une meilleure qualité de vie. Alors que le nationaliste, lui, est convaincu de la supériorité de son pays sur les autres, à travers ses convictions protectionnistes, à l’opposé du mondialisme.
Bien que peu de pays survivent et prospèrent sans un certain degré de sentiments patriotiques, le terme « Gabon d’abord » est un slogan qui incarne parfaitement le patriotisme à la gabonaise. Il guide l’action du gouvernement et exprime la volonté de construire un pays prospère pour le bien de tous. Il se manifeste par l’éducation, les valeurs partagées et l’engagement envers le bien commun. C’est un levier essentiel pour bâtir une nation forte, unie et c’est dans ce sens que s’inscrit le dialogue national inclusif.
Dydy Traoré