Au Kenya, les temps sont durs pour les producteurs et exportateurs d’avocats. La crise en mer Rouge rend le transit vers l’Europe et la Turquie très compliqué. Une situation chaotique qui persiste près de deux mois après l’ouverture de la saison.
Enthousiastes le 1ᵉʳ mars dernier lors de l’ouverture de la saison des exportations, les producteurs kényans d’avocats sont manifestement victimes de la crise en mer Rouge.
Les volumes d’exportations de l’année dernière sont loin d’être atteints à ce jour. La suspension de tout export pendant quatre mois de l’AFA, l’autorité alimentaire agricole, est à l’origine de cette conjoncture. Une décision prise à la demande du directoire de l’horticulture afin de garantir la qualité des fruits vendus à l’étranger.
Cette stratégie a valu au fruit kényan une réputation de mauvaise marchandise, notamment sur le marché européen. À grands renforts de contrôles et d’amendes, l’autorité alimentaire agricole avait bien l’intention de rétablir l’honneur de l’avocat kényan cette année 2024.
Les attaques de navires de marchandises en mer Rouge rendent les marchés européen et turc très difficiles d’accès pour les exportateurs kényans. Les cargaisons contournent donc l’obstacle en passant par Le Cap en Afrique du Sud, ce qui double le temps de cargo. S’il fallait auparavant 18 à 20 jours pour atteindre l’Europe, aujourd’hui, il en faut 40 à 45 jours.
Le Kenya mise énormément sur son avocat. Il a récemment dépassé l’Afrique du Sud pour devenir à ce jour le premier exportateur d’Afrique et prévoit de doubler ses recettes d’exportations d’ici à 2028, pour atteindre les 226 millions de dollars.
Miguel Mabicka